Les deux routes de la peur dans le cerveau
Lorsque nous sommes confrontés à une situation où nous avons peur, un stimulus, facteur déclenchant une réaction comportementale, est alors envoyé à notre cerveau. Ce stimulus se sépare et prend deux routes différentes avant d’atteindre le tronc cérébral, partie du système nerveux central.
1. La première route est courte (environ 12 millisecondes) mais imprécise. Une partie du stimulus passe par le thalamus qui a pour rôle de recevoir des informations sensorielles de les analyser et de les envoyer ici directement à l’amygdale. Il existe deux amygdales dans le cerveau. Ces deux structures ont pour fonction le décodage des émotions. Ce sont elles qui donnent le signal d’alerte pour déclencher la peur. Cette route permet une meilleure réactivité de l’amygdale, mais elle ne réalise qu’une estimation grossière du danger.
2. La deuxième route, plus longue (environ 24 millisecondes), est plus précise. L’autre partie du stimulus reçu par le thalamus est alors transmis au cortex cérébral, tissu recouvrant les deux hémisphères du cerveau, qui l’analyse. Le stimulus est ensuite envoyé à l’hippocampe qui a pour fonction la mémorisation à long terme. L’hippocampe cherche donc une situation identique pour retransmettre les informations associées. Puis l’hippocampe transmet ces informations à l’amygdale. Ainsi, selon la nature de la menace, l’amygdale bride ou accentue les réactions physiologiques qu’elle avait déclenchées après avoir reçu le message par la route courte.
Ex: On marche en forêt et on voit soudain une forme ressemblant à un serpent. Aussitôt, le message passe par la route courte et l’amygdale déclenche certains symptômes: on sursaute et le cœur s’emballe. Puis le reste du message arrive par la route longue: le serpent n’était qu’une liane, l’amygdale dit au corps de se remettre normalement en route ou c’est bien un serpent, l’amygdale déclenche la libération d’adrénaline et donne l’ordre de fuir (par ex.).
D’autres parties du cerveau peuvent interagir avec l’amygdale. Par ex., l’hippocampe, le siège de la mémoire consciente qui l’aide à analyser la menace en fonction des évènements passés et du contexte (ex. un animal sauvage fera moins peur si on est dans un zoo). Si le cortex et l’hippocampe ne freinent pas l’amygdale (ex. à cause du système émotionnel), on assiste à une peur panique où la peur n’est plus régulée.
L’amygdale excite ensuite les glandes surrénales par le biais de deux voies parallèles, une nerveuse et l’autre sanguine. Ce sont ces glandes qui permettent ensuite, notamment par la sécrétion d’adrénaline, de stimuler nos organes, nous préparant à la fuite ou à la confrontation face à un danger potentiel. (voir article: les symptômes physiologiques)
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