L’origine des phobies: cerveau limbique et néocortex
Le siège de nos réactions émotionnelles de peur se situe dans les parties les plus anciennes de notre cerveau, le cerveau limbique ou « cerveau émotionnel ». D’où la relative rusticité du chemin court de la peur (voir article « Les deux routes de la peur »). C’est aussi pourquoi, comme toutes les émotions, la peur échappe à notre volonté lors de son déclenchement: il n’est pas possible d’empêcher l’apparition de nos réactions de peur. Il est cependant possible de les réguler, par le chemin long, par le biais de l’hippocampe et des différents cortex, qui eux, se situent dans un autre cerveau, le néocortex. Le néocortex, littéralement « nouvelle écorce » est, comme son nom l’indique, ultérieur au cerveau limbique. Il s’est développé autour de ce dernier et le recouvre, comme une écorce. C’est grâce à lui que nous sommes capables de réguler nos émotions. C’est une des explications de la « réussite » évolutive de l’être humain par rapport aux autres espèces. Nous pouvons cependant nous demander pourquoi, si nous disposons d’un « nouveau cerveau » plus développé et efficace, l’évolution n’a pas tout simplement supprimé le cerveau limbique afin de le remplacer par le néocortex. Il se trouve que la nature a préféré garder le cerveau limbique en prévention d’une régression de notre évolution causée par un retour en arrière dans nos modes de vie. Les interactions entre ces deux cerveaux peuvent nous être bénéfiques, dans la mesure où elles nous permettent à la fois de réagir rapidement face au danger, et de réguler nos émotions si nécessaire. C’est cependant aussi à cause de cette cohabitation que les phobies existent; il peut arriver que la route courte du cerveau devienne prioritaire, empêchant la régulation de notre peur.
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