La Peur

La Peur

Le sadisme au cinéma

 Le cinéma d’horreur met parfois en scène le sadisme, afin de provoquer la peur chez les spectateurs. Un exemple de cette sorte de film peut être Saw de James Wan, sorti en 2004. L’œuvre nous montre des personnages obligés de s’infliger des tortures physiques ou d’assassiner une tierce personne afin de survivre, sous l’œil voyeur de leur bourreau. En nous appuyant sur ce film, nous mettrons en lumière ce que nous révèle le sadisme au cinéma.

Tout d’abord, la lutte et la souffrance auxquelles les personnages sont contraints peuvent renvoyer à une rédemption de leurs péchés. En effet, toutes les personnes victimes du « Jigsaw Killer » (le tueur au puzzle, nom donné au bourreau du film) ont commis une « faute » dans leur vie passée (tentative de suicide, dépendance à la drogue, imposture,…). Les pièges et les tortures sont donc des peines, des châtiments, que les protagonistes doivent s’auto-affliger, s’ils veulent s’en sortir. On peut, sans difficulté, faire le lien avec les flagellations que l’on retrouve parfois dans la tradition chrétienne, afin d’absoudre ses péchés. 

La gratuité de la souffrance portée à l’écran, ainsi que l’aliénation des hommes (ils régressent au rang d’animal, ne pensant qu’à survivre, par tous les moyens) qui la subissent, mettent le spectateur mal à l’aise. En effet, les images qui nous sont montrées se trouvent à la limite du « supportable », de la raison et de nos principes éthiques et moraux.  

Le cadre de l’action accentue encore l’horreur ; le huis-clos ne laisse aucune échappatoire aux personnages, autre que la souffrance. De plus, ces derniers sont sans cesse observés par leur bourreau, mais aussi indirectement par les spectateurs. Par ce biais, le film tend à nous rapprocher du tueur, voyeur, qui associe les tortures à une source de plaisir (définition du sadisme). La dénonciation de l’hypervisualité de notre société est ici clairement perceptible, l’œuvre critique la jouissance et l’engouement que procure la violence, vue comme un spectacle. Et cela avec une certaine ironie ; en effet, si nous regardons ce film, n’est-ce pas par plaisir ?



31/01/2016
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