La Peur

La Peur

Explication scientifique de la peur


Les différentes parties du cerveau

Système Limbique: Englobe l’ensemble des zones du cerveau qui jouent un rôle dans les réactions émotionnelles. Les principales composantes du système limbique sont les amygdales, le thalamus, l’hippocampe ainsi que l’hypothalamus.

Cortex cérébral: Tissu recouvrant les deux hémisphères du cerveau (revêtement superficiel du cerveau). Le cortex cérébral prend part à de nombreuses fonctions neurologiques (du système nerveux) comme les fonctions cognitives: le langage, les sens, la mémoire...

Thalamus: Structure composée de deux parties. Sa fonction consiste à recevoir des informations sensorielles ou sensitives, à les analyser puis à les renvoyer vers le cortex cérébral. Il permet aussi la régulation de la vigilance, de la conscience ainsi que du sommeil. Le thalamus est la structure majoritairement responsable de nos réflexes émotionnels (aussi auditifs, optiques et posturaux). Presque toutes les informations envoyées au cortex du cerveau passent par le thalamus.

Amygdale: Il en existe deux; elles font partie du système limbique et sont situées de chaque côté de l'hippocampe. Ces structures servent à décoder les émotions. Ce sont les amygdales qui, en cas de danger réel ou non, donnent un signal d’alerte et déclenchent la peur.

HippocampeL’hippocampe a pour fonction la mémorisation et le repérage à long terme. Cette structure mémorise plus facilement les événements liés à une émotion forte. 

Hypothalamus: Il sert à contrôler les grandes fonctions de l’organisme (faim, soif …) ainsi que les émotions. L’hypothalamus sécrète différents types d’hormones qui sont synthétisées par ses neurones. 


31/01/2016
0 Poster un commentaire

La peur en sciences: Introduction

Le mot « peur » vient du latin pavor,-oris, m, qui signifie l’effroi, la crainte, l’épouvante.

La peur est un sentiment d’angoisse, de crainte éprouvé à la vue ou à la pensée d’un danger ou d’une menace, qu’ils soient réels ou supposés. Cette émotion pousse à fuir ou à éviter cette situation. La peur désigne donc un état d’alarme qui se déclenche pour répondre à ces circonstances.

On parle aussi de peur pour évoquer un sens atténué de ce sentiment. Elle désigne ici la crainte que quelque chose de pénible ou de regrettable arrive, ou bien la crainte du jugement et des réactions de l’entourage.

Le sentiment de peur vient d’un système cérébral qui détecte le danger et par la suite produit des réponses qui optimisent la probabilité de survivre dans une situation dangereuse. Il s’agit du système de comportement de défense. Ce système agit indépendamment de la conscience : c’est la conscience émotionnelle. 

La peur s’exprime de la même façon chez l’homme que chez de nombreux animaux. Le système répond donc de la même manière.


31/01/2016
0 Poster un commentaire

Les symptômes physiologiques de la peur

La peur se caractérise physiquement par de nombreux symptômes, qui sont parfois à l’origine d’autres. Ceux-ci sont principalement tournés vers la fuite, et améliorent souvent nos réflexes. Tout commence lorsqu’un de nos cinq sens, parfois plusieurs dans un même temps, envoie un stimulus au cerveau. Celui-ci traite l’information et, si elle paraît menaçante, donne l’ordre de déclencher la peur (voir articles sur les routes de la peur et le système nerveux) et de stimuler les glandes surrénales. Celles-ci, situées au-dessus des reins, libèrent alors des hormones, en particulier l’adrénaline. C’est cette dernière, qui est à l’origine de la plupart des symptômes physiologiques liés à la peur.

Tout d’abord, elle déclenche l’accélération de la fréquence cardiaque, et donc l’augmentation du débit sanguin. Cette hausse de la pression artérielle accroît l’activité rénale et, en conséquence, la production d’urine.

On observe dans un même temps une vasoconstriction (contraction des vaisseaux sanguins) des canaux les plus petits, afin que le sang se dirige dans les grosses artères et irrigue les organes les plus importants et utiles en cas de danger, cœur, cerveau et muscles. C’est le liquide sanguin desservant d’autres parties du corps, qui provoque la pâleur caractéristique du visage ou les impressions de froid aux extrémités, comme les doigts ou les orteils.

La fréquence respiratoire s’accélère elle-aussi, ce qui provoque une hyperventilation et l’assèchement des muqueuses. Ces symptômes, couplés à l’accélération de la fréquence cardiaque et à la dilatation des bronches, peuvent provoquer une oppression thoracique, la célèbre sensation de gorge serrée.

 L’adrénaline commande aussi les muscles des yeux, provoquant leur écarquillement. En situation de peur, nos réflexes sont souvent meilleurs, mais cela peut, en cas de stress ou d’angoisse prolongés, provoquer des troubles du sommeil. Parfaitement en alerte, le corps et le cerveau peinent à trouver le sommeil.

 Cette hormone surrénale stimule les muscles, comme ceux commandant à l’horripilation (redressement des poils) – c’est la « chair de poule », mais aussi les glandes sudoripares, responsables des « sueurs froides ». Ces deux symptômes font partie du système de « refroidissement » du corps humain, qui se déclenche en prévision de notre course prochaine pour éviter le monstre qui veut nous dévorer.

Mais la libération d’adrénaline ne déclenche pas que des réactions agréables. Du fait de la contraction des muscles, elle peut être à l’origine de douleurs gastriques, si les muscles de cette zone sont touchés, ou de hoquets, en cas de stimulation du diaphragme. Elle accélère aussi le transit intestinal, pouvant provoquer diarrhées et évacuations du bol fécal.  


31/01/2016
0 Poster un commentaire

Les origines de la peur: théorie de l’inné et de l’acquis

Les phobies et les peurs peuvent venir d’évènements ayant eu lieu dans la vie précoce et qui basculent dans l’inconscient, par ex. un enfant mordu par un chien. Mais tous les enfants mordus n’acquièrent pas la phobie des chiens. Il y aurait donc des prédispositions génétiques. C’est le principe de l’inné et de l’acquis. Une personne naîtrait avec une « vulnérabilité » à la peur due à des prédispositions génétiques. Les scientifiques ont pu observer que la peur était un mécanisme polygénique et qu’elle dépendait donc d’un ensemble de gènes. Ces gènes ne s’expriment pas tous de la même façon en fonction des individus, et s’expriment donc plus ou moins dans le comportement d’une personne. 

Cette vulnérabilité génétique ne fait pas systématiquement d’un individu une personne phobique, mais le rend plus vulnérable aux événements. Selon l’environnement dans lequel il évolue et l’éducation qu’il reçoit, sa phobie se développera plus ou moins (ex: des parents phobiques « encouragent » le développement des phobies). Certaines peurs, comme celle de l’eau ou du vide semblent plus influencées par des facteurs génétiques, tandis que pour une phobie de la conduite consécutive à un accident, les facteurs environnementaux pèsent évidemment plus lourd. Dans la plupart des cas, les phobies dépendent donc d’une interaction gène et environnement (l’épigenèse). 

Certaines phobies se développent suite à un apprentissage social. Par exemple, un jeune singe élevé en laboratoire n’aura pas naturellement peur des serpents. Cependant, si on lui montre une vidéo d’un singe plus âgé effrayé par un reptile, il développera cette peur à son tour. Pourtant, si on remplace dans la même vidéo le serpent par une fleur, le singe n’apprendra pas à avoir peur de ces dernières. C’est d’ailleurs pour cela qu’on ne trouve pas de nos jours des personnes phobiques des objets inoffensifs tels que les crayons ou les brosses à dents. Cela appuie encore l’origine génétique de nos peurs.

La théorie de l’évolution explique que certaines peurs se soient inscrites dans nos gènes. Les situations auxquelles sont aujourd’hui rattachées de nombreuses peurs et phobies sont des situations, qui, il y a des milliers d’années étaient dangereuses pour nos ancêtres, telles que la peur du vide ou des animaux. Les individus qui ont appris à avoir peur de ces situations ont survécu et transmis leur patrimoine génétique à leurs descendants. Certaines de ces peurs, telles que la peur du noir ou celle des animaux sauvages, sont cependant devenues inutiles ou de nos jours, et étant donné que les organes et fonctions qui deviennent inutiles à une espèce ont tendance à s’atrophier, on peut se demander pourquoi l’espèce humaine est encore effrayée par des situations aujourd’hui parfaitement inoffensives. Il se trouve que l’évolution est un processus très long, et si on considère l’existence du monde sur une journée de 24h, le monde que nous connaissons aujourd’hui et dans lequel la peur du noir par exemple n’est plus vraiment nécessaire ne représente que la dernière seconde.

Des scientifiques soupçonnent que des phobies présentes chez certains individus puissent avoir pour origine les stress « in utero », c’est à dire que l’individu aurait gardé des traces du stress et des problèmes émotionnels de sa mère, qu’il aurait ressenti alors qu’il n’était encore qu’un fœtus. Notre cerveau a en effet une certaine neuroplasticité, c’est à dire qu’il garde toujours une trace de nos expériences vécues, et c’est cette dernière qui explique qu’il est possible de soigner les phobies par des thérapies, qui ont pour but de modifier en retour la dimension biologique de nos peurs, c’est à dire qu’elles tentent de désapprendre à notre cerveau à assimiler certaines situations à des expériences négatives.

Cette théorie de l’inné et de l’acquis se révèle féconde sur le plan scientifique et thérapeutique. Ainsi, certaines phobies (ex: phobie sociale) peuvent être traitées au moyen de médicaments qui agissent sur la transmission de la sérotonine cérébrale (neurotransmetteur, une substance qui permet de transmettre l’influx nerveux entre les neurones) et diminuent donc l’intensité de la peur (voir circuit de la peur). Mais ces médicaments ne résolvent pas entièrement le problème. A long terme, on obtient de meilleurs résultats avec la psychothérapie (thérapies cognito-comportementales, qui visent à remplacer les idées négatives et les comportements inadaptés par des pensées et des réactions en adéquation avec la réalité). D’autres thérapies font en sorte d’immerger le patient dans un univers virtuel (univers qu’il redoute) grâce à un casque de réalité virtuelle. Cela habitue le patient à maîtriser ses émotions dans la situation redoutée.


31/01/2016
0 Poster un commentaire

Les deux routes de la peur dans le cerveau

Lorsque nous sommes confrontés à une situation où nous avons peur, un stimulus, facteur déclenchant une réaction comportementale, est alors envoyé à notre cerveau. Ce stimulus se sépare et prend deux routes différentes avant d’atteindre le tronc cérébral, partie du système nerveux central.

1. La première route est courte (environ 12 millisecondes) mais imprécise. Une partie du stimulus passe par le thalamus qui a pour rôle de recevoir des informations sensorielles de les analyser et de les envoyer ici directement à l’amygdale. Il existe deux amygdales dans le cerveau. Ces deux structures ont pour fonction le décodage des émotions. Ce sont elles qui donnent le signal d’alerte pour déclencher la peur. Cette route permet une meilleure réactivité de l’amygdale, mais elle ne réalise qu’une estimation grossière du danger.

2. La deuxième route, plus longue (environ 24 millisecondes), est plus précise. L’autre partie du stimulus reçu par le thalamus est alors transmis au cortex cérébral, tissu recouvrant les deux hémisphères du cerveau, qui l’analyse. Le stimulus est ensuite envoyé à l’hippocampe qui a pour fonction la mémorisation à long terme. L’hippocampe cherche donc une situation identique pour retransmettre les informations associées. Puis l’hippocampe transmet ces informations à l’amygdale. Ainsi, selon la nature de la menace, l’amygdale bride ou accentue les réactions physiologiques qu’elle avait déclenchées après avoir reçu le message par la route courte.

Ex: On marche en forêt et on voit soudain une forme ressemblant à un serpent. Aussitôt, le message passe par la route courte et l’amygdale déclenche certains symptômes: on sursaute et le cœur s’emballe. Puis le reste du message arrive par la route longue: le serpent n’était qu’une liane, l’amygdale dit au corps de se remettre normalement en route ou c’est bien un serpent, l’amygdale déclenche la libération d’adrénaline et donne l’ordre de fuir (par ex.).

 

D’autres parties du cerveau peuvent interagir avec l’amygdale. Par ex., l’hippocampe, le siège de la mémoire consciente qui l’aide à analyser la menace en fonction des évènements passés et du contexte (ex. un animal sauvage fera moins peur si on est dans un zoo). Si le cortex et l’hippocampe ne freinent pas l’amygdale (ex. à cause du système émotionnel), on assiste à une peur panique où la peur n’est plus régulée.

L’amygdale excite ensuite les glandes surrénales par le biais de deux voies parallèles, une nerveuse et l’autre sanguine. Ce sont ces glandes qui permettent ensuite, notamment par la sécrétion d’adrénaline, de stimuler nos organes, nous préparant à la fuite ou à la confrontation face à un danger potentiel. (voir article: les symptômes physiologiques) 

Capture d’écran 2016-01-31 à 12.02.19.png


31/01/2016
0 Poster un commentaire